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L'ISCAE s’arrime au standard international
· Le cursus réduit à trois ans
· L’admission ouverte aux bac+2 après concours
· La réforme sera appliquée dès la rentrée 2008-2009
«Si tout va comme prévu il y a de fortes chances pour que la réforme entre en vigueur dès la prochaine rentrée (2008-2009 ndlr.)» pronostique Rachid M’rabet, directeur de l’institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE). Le nouveau texte marque le début d’une nouvelle ère pour la première école de commerce au Maroc. Il incarne une stratégie de rénovation de l’établissement vieux de trente deux ans.
La réforme de l’ISCAE tourne autour de quatre axes: Le premier concerne le mode de recrutement et la durée des études. Les bacheliers n’auront plus l’accès direct au concours d’admission. Seuls les étudiants ayant réussi un diplôme bac + 2 peuvent accéder à ce concours.
Bac + 2 ne veut pas dire uniquement les classes préparatoires commerciales. Tous les autres diplôme du même niveau rentreront dans le cadre de la sélection. Cela concerne entre autres les lauréats des l’EST, BTS, DEUG en économie, classes préparatoires scientifiques...
Cette mesure a pour objectif de limiter le handicap des notes de baccalauréat pour l’admission à l’école. Le système actuel place la barre trop haut. «Plusieurs élèves dynamiques et méritants ne peuvent pas accéder à l’institut à cause de leur faible moyenne. Après deux ans d’études supérieures, nous pourrons mesurer leur niveau à sa juste valeur», note M’rabet.
Une fois admis, l’étudiant n’aura à passer que trois années d’études. Mais il obtiendra un diplôme de niveau Master. C’est un alignement sur ce qui est devenu le standard international dans les écoles de management.
Le passage à ce nouveau cursus permettra de concentrer les matières de spécialités dans les trois années. Les disciplines de base (mathématiques, langues...) sont supposées être enseignées durant les deux années préalables au concours d’accès.
Régionalisation, tel est le mot d’ordre dans le deuxième axe de réforme de l’établissement. Compte tenu de l’énorme engouement pour les centres de Casablanca et Rabat (13.000 demandes pour 240 places), l’institut installera de nouvelles antennes dans d’autres villes. «Mais les régions qui nous solliciteront doivent nous préparer le terrain pour nous y installer. La régionalisation ne veut en aucun cas dire cannibalisation de l’institut», prévient M’rabet d’un air ferme. En clair, l’ISCAE ne se délocalisera que dans les régions à haut potentiel économique et qui offrent les conditions nécessaires pour l’implantation d’un institut aussi prestigieux. A priori, l’administration table sur un centre au Nord et un autre au Sud, mais aucune ville n’est encore désignée.
La formation continue est le point central qui complète la réforme. «Nous ne pouvons pas nous mettre au diapason des écoles de commerce prestigieuses dans le bassin méditerranéen sans avoir un système de recherche performant», précise M’rabet. Les centres seront dotés d’un centre de recherche en gestion et auront la possibilité d’administrer des cycles doctoraux. L’objectif étant de préparer des enseignants qualifiés non seulement pour l’ISCAE mais aussi pour les écoles de commerce publiques et privées.
Tous ces changements vont s’appuyer sur un nouveau cadre organisationnel. Suite à l’ouverture de nouveaux centres, l’ISCAE tout court deviendra «Groupe ISCAE». La structure organisationnelle de cette nouvelle entité est déjà prête. Un président sera nommé à la tête du groupe. Chaque centre sera dirigé par un directeur qui chapeautera deux adjoints, l’un chargé du système pédagogique et l’autre de la formation continue.
Par ailleurs, l’administration lancera un marché pour sélectionner le bureau de consulting qui l’épaulera dans l’élaboration des nouveaux programmes.
Cette stratégie avait fait l’objet d’une consultation en interne au sein de l’Institut.L’administration a ensuite fait appel à un audit de l’EFMD (european foundation for management développment) pour évaluer la pertinence de la stratégie de réforme. Après l’élaboration d’un plan d’action, la stratégie a été véhiculée dans le projet de loi. Le texte a parcouru le chemin de croix habituel pour être adopté. Il est passé par le secrétariat général du gouvernement, ministère des finances, ministère de l’enseignement supérieur, conseil du gouvernement, conseil des ministres et les deux chambres du Parlement. Il ne lui reste plus que le sceau royal et la publication des décrets d’application. Ceux-ci font actuellement l’objet de discussions internes à l’Institut. Leur promulgation est prévue pour décembre prochain.
L'Economiste : Edition 2608 du 12 septembre 2007 !